présentation et photos
Né à Hiersac, en Charentes, Jacques Hippeau (1925-1996) est passionné de dessin dès son plus jeune âge. Après des études aux Beaux-arts de Tours, Bourges et Paris, il s’installe en 1960 à Carcassonne, sa terre d’élection où il sera un professeur apprécié de tous.
Sociétaire au Salon des Indépendants, il a exposé au salon Comparaisons, au salon d’Automne et des Surindépendants à Paris ; il a participé à de nombreuses expositions personnelles et de groupe (à Paris, Londres, Toulouse, Cannes…).
A partir de 1980 il s’intéresse à la tapisserie. Toutes les siennes ont été tissées à l’atelier de Madame Annie Clochard, ancienne élève de l’école d’arts décoratifs d’Aubusson, sur métier de basse lisse.
Dans ses tapisseries il réduit le nombre des couleurs à une trentaine, presqu’aussi peu qu’au Moyen Age. Il obtient les nuances et demi-tons par la très grande variété du tissage.
Jacques Hippeau est un peintre de l’humain, il peint ce qu’il a sous les yeux, avec le savoir faire de l’artisan humble et laborieux allié à la curiosité du chercheur perpétuel.
Il a tout expérimenté : l’huile et l’acrylique, le dessin au fusain, à la sanguine, au pastel et au crayon, l’aquarelle, la lithographie, la linogravure, la tapisserie et le tapis.
Il nous laisse une oeuvre généreuse et prolifique, variée en techniques et en styles, riche en couleurs, mouvements, lumière, intensité et vibrations.
« J’ai voulu plonger mes mains dans la matière » a dit cet artisan humaniste.
Porté par les univers de Cézanne, Derain, Bonnard, Picasso, Matisse, Léger,… il a vécu consciemment en décalage par rapport à l’avant-garde de son époque, ce qui lui fut souvent reproché. Il n’en demeure pas moins un artiste talentueux, singulier et touchant.
Virtuose de la couleur, de la plus vive à la plus légère, amoureux du mouvement et de la forme, cet explorateur de styles sachant rester lui-même met en mouvement, en fête et en lumière un quotidien simple et serein.
Ses paysages, marines, architectures, natures mortes, sont porteurs d’un éclat joyeux et d’un souffle tendre, ses portraits, peints avec affection, ont des âmes, ses oeuvres sont poétiques et vibrantes. Lumineuses et colorées, chamarrées et dépouillées, elles déploient une spiritualité sobre et joyeuse qui évoque les jardins perdus de l’enfance de l’humanité. Comme en ces temps, entre labeur et plaisir, mariant l’art et l’artisanat, Jacques Hippeau a su cultiver la mesure et l’harmonie.
Merci à lui.
